Garantir la solidité et la sécurité des constructions en matériaux biosourcés et géosourcés
Portée par une prise de conscience nationale et par une réglementation favorable, l’utilisation des matériaux biosourcés et géosourcés dans la construction et la rénovation est en constante augmentation.
La Réglementation environnementale 2020 (RE 2020), la loi Climat et Résilience ou même le décret tertiaire encouragent l'utilisation de ces matériaux pour les opérations de construction.
Premier consommateur d’énergie, le secteur du bâtiment entame une révolution environnementale et les filières biosourcées-géosourcées s’organisent actuellement pour accompagner ce défi majeur.
Vous souhaitez mettre en œuvre ces matériaux pour vos projets de construction ou de rénovation ? Les experts Apave sont à vos côtés pour vous accompagner dans la réussite de cette démarche et réaliser le contrôle technique de construction de vos bâtiments en matériaux biosourcés.
Des matériaux répondant aux enjeux de décarbonation des bâtiments
Bois, paille, chanvre, lin, terre crue… les matériaux sont nombreux pour construire plus “vert”.
Matières renouvelables et véritables puits de carbone naturels, les matériaux biosourcés et géosourcés répondent parfaitement aux enjeux du développement durable et contribuent activement à l'objectif de neutralité carbone fixé par l'Union européenne à l'horizon 2050.
Ils présentent de très nombreux avantages dans la construction ou la rénovation :
- Excellentes performances techniques concernant notamment l’isolation thermique et le confort hygrométrique (stockage et restitution de l’humidité).
- Faible empreinte environnementale : stockant le carbone, ils sont peu transformés, renouvelables à l'infini et généralement produits localement.
- Inoffensifs pour la santé des occupants, car ils émettent très peu de Composés Organiques Volatiles (COV).
Focus - La RE 2020 et les matériaux biosourcés
L’un des défis majeurs de la RE 2020 est de réduire les émissions de GES (gaz à effet de serre) et de diminuer l’impact carbone des matériaux de construction via leur ACV (analyse de cycle de vie).
Les matériaux biosourcés et géosourcés répondent parfaitement aux 3 enjeux de la RE 2020 :
- Diminuer l’impact des bâtiments neufs sur le climat 🡪 Stockage du carbone
- Maîtriser les consommations énergétiques 🡪 Résistance thermique
- Améliorer le confort thermique 🡪 Déphasage thermique et régulation hygrothermique
Une vigilance accrue concernant l’humidité et le risque incendie
Les exigences pour les ouvrages contenant des matériaux biosourcés et géosourcés sont identiques à celles des ouvrages traditionnels. Néanmoins, il est impératif de se montrer prudents dans leur mise en œuvre et leur contrôle, car la composante organique rend ces matériaux bien plus sensibles.
Une vigilance renforcée devra donc être portée sur les points suivants :
- La sensibilité à l’eau sous toutes ses formes : eau de pluie, eau de ruissellement en façade, eau de rejaillissement, eau tellurique, fuites de réseau, transferts de vapeur d’eau.
- La sensibilité au feu : les matériaux biosourcés étant combustibles, ils doivent impérativement répondre aux exigences imposées par la réglementation incendie.
Guide technique des matériaux biosourcés & géosourcés
Une anticipation indispensable pour la réussite du projet
Les produits et matériaux biosourcés et géosourcés doivent faire l'objet d'une conception précise et poussée.
Certains de ces matériaux sont soumis à des référentiels dits “de techniques courantes” : avis technique, règle professionnelle ou Document Technique Unifié (DTU). Dans ce cas, il convient de suivre les préconisations de ces textes.
Lorsqu'ils ne sont pas soumis à un référentiel de technique courante, ils doivent faire l'objet d'une analyse de risques poussée de la part de toutes les parties prenantes, notamment l'architecte, le bureau de contrôle et l'assureur. Cette analyse de risques peut aboutir à la nécessité de faire réaliser une ATEx(*). Les ATEx ayant un impact lourd sur le planning et le budget du projet, il convient d’effectuer cette analyse de risques le plus tôt possible.
(*) ATEx : Appréciation Technique d'Expérimentation : procédure d'évaluation technique formulée par un groupe d'experts du CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment) sur tout produit ou procédé innovant.
Téléchargez notre infographie dédiée aux projets de construction ou de rénovation en matériaux biosourcés !
Les clés de réussite - à destination des maîtres d’ouvrage - pour mener à bien un projet en matériaux biosourcés et géosourcés
Les clés de réussite - à destination des maîtres d’ouvrage - pour mener à bien un projet en matériaux biosourcés et géosourcés
L’accompagnement Apave pour un usage sécurisé des matériaux biosourcés et géosourcés
Les experts Apave vous accompagnent tout au long de vos projets de construction en matériaux biosourcés et géosourcés :
- Conception du projet.
- Réalisation des travaux.
- Réception du bâtiment.
Nous sommes à vos côtés, quels que soient le matériau et le procédé technique utilisés.
- Phase de conception
Phase de conception
- Phase de réalisation
Phase de réalisation
- Phase de réception
Phase de réception
- Phase de conception
Phase de conception
- Phase de réalisation
Phase de réalisation
- Phase de réception
Phase de réception
- Phase de conception
Phase de conception
- Phase de réalisation
Phase de réalisation
- Phase de réception
Phase de réception
Besoin d'être accompagné(e) ?
[Parole d'expert]
Pourquoi choisir Apave pour le contrôle technique de construction en matériaux biosourcés et géosourcés ?
une expertise reconnue en écoconstruction
Au-delà des domaines traditionnels (béton armé, charpente métallique…), plus de 100 experts nationaux sont dédiés aux bâtiments bas carbone, dont une dizaine aux constructions en matériaux biosourcés et géosourcés. Notre direction technique a développé un pôle dédié à l’écoconstruction, maîtrisant ainsi parfaitement les enjeux et points de vigilance liés à l’utilisation de ces matériaux dans la construction.
Une connaissance fine du territoire
Nos experts - ayant un ancrage local fort - connaissent parfaitement les acteurs, les ouvrages et les matériaux de leur région.
des équipes stables et expérimentées
+ de 700 ingénieurs spécialisés en Contrôle technique de construction (9,5 ans d’ancienneté en moyenne - 98,5 % de CDI), dont de nombreux experts, sont aguerris à la mise en œuvre de matériaux biosourcés et géosourcés depuis de nombreuses années.
Dynamiser l'économie circulaire dans le secteur du bâtiment
Mais aussi... un soutien à l'innovation !
Nos accompagnements en constructions biosourcées et géosourcées
Nos experts ont accompagné plusieurs centaines d’opérations intégrant une démarche d’innovation en écoconstruction.
Voici quelques illustrations de nos missions de contrôle technique de construction des bâtiments en matériaux biosourcés, l'objectif étant de favoriser la conception des bâtiments écologiques.
Utilisation innovante de la paille comme isolant dans un ERP
Restaurant universitaire Champlain - Poitiers
MOA : Crous de Poitiers / MOE : Agence DUCLOS
Pour cette opération de réhabilitation, le Crous a souhaité utiliser un isolant biosourcé en paille hachée installé dans l’épaisseur de mur ossature bois. La durabilité du matériau, ses performances par rapport à l’hygrométrie, ainsi que le risque d’attaque fongique, étaient des enjeux importants qui ont motivé une ATEx.
Pour ce projet, le groupe Apave a réalisé une mission de Contrôle Technique de Construction et a été le rapporteur de l’ATEx sur le complexe de FOB (façades ossature bois) avec isolant paille hachée.
©Photo : https://www.crous-poitiers.fr/restaurant/r-u-champlain-2/
Matériaux porteurs géosourcés dans un contexte parasismique
Maison de santé - Charleval
MOA : Ville de Charleval / MOE : Combas Architecte
Cette maison médicale pluridisciplinaire, classée ERP type U, a une structure verticale porteuse en matériaux géosourcés : briques de terre comprimées en façade et bétons de site en refend intérieur. Ce bâtiment doit être parasismique. La durabilité des matériaux, notamment concernant leur sensibilité à l'eau et la justification du comportement parasismique, a motivé la demande d’une ATEx.
Pour ce projet, les experts Apave ont réalisé une mission de Contrôle Technique de Construction et ont été le rapporteur de l’ATEx Filiater.
©Photo : http://combas.archi/project/maison-de-sante-charleval/
Constructions en biosourcés et géosourcés - Retrouvez les réponses à vos questions !
-
Les matériaux biosourcés et géosourcés : de quoi s’agit-il ?
• Les matériaux biosourcés sont les matériaux partiellement ou totalement issus de la biomasse, tels que le bois, le chanvre, le colza, la balle de riz, la paille, le liège, la laine de mouton…
• Les matériaux géosourcés sont les matériaux issus de ressources d’origine minérale, telles que la terre crue ou la pierre.
-
Quels sont les principaux usages des matériaux biosourcés et géosourcés dans la construction ?
Les applications pour la construction neuve et la rénovation sont nombreuses : structure, isolation, enduits, mortiers, toiture, parement, peinture, colles, …
Quelques exemples :
• Isolation des murs en bottes de paille
• Isolation des toits avec de la fibre de bois
• Structure des bâtiments en utilisant du bambou
• Revêtement de sols en liège. -
Les matériaux biosourcés répondent-ils aux enjeux environnementaux et sociétaux ?
Les matériaux biosourcés répondent à 2 grands enjeux :
• Le réchauffement climatique : les matériaux biosourcés étant fabriqués à partir de ressources végétales, ils captent le CO2 de l’atmosphère et le stockent. Leur transformation en matériaux de construction est également pauvre en énergie.
• L’épuisement des ressources : les matériaux biosourcés sont produits à partir de ressources renouvelables à l’infini.
-
Les matériaux biosourcés sont-ils difficiles à mettre en œuvre ?
L’utilisation de matériaux biosourcés ou géosourcés demande un temps de réflexion supplémentaire vis-à-vis des matériaux conventionnels. Toutefois, leur utilisation relève de principes simples et généralisables à la majorité des matériaux biosourcés et géosourcés. Il est néanmoins indispensable d’anticiper au plus tôt la mise en œuvre et le contrôle de ces matériaux. -
Les différentes filières sont-elles prêtes pour répondre à la demande croissante de ces matériaux ?
Nous ne pouvons nier qu’il existe encore des freins au développement des matériaux biosourcés et géosourcés. Cependant, les filières se structurent de plus en plus et sont accompagnées dans cette démarche par des projets nationaux comme France Bois 2024 ou des appels à projet de l’Ademe. La ressource en matériau est disponible. À titre d’exemple, 10% de la paille de blé produite annuellement suffirait pour isoler tous les nouveaux logements construits chaque année en France. Ce sont les manques de référentiels, de moyens et d’acteurs formés qui ont tendance à freiner le développement des filières. -
Assurance et matériaux biosourcés : quels sont les points de vigilance ?
Si les matériaux mis en œuvre sont régis par un référentiel de technique courante (reconnu par l’AQC - Agence Qualité Construction) dont le domaine d’emploi couvre le projet, celui-ci est assurable comme tous les projets conventionnels.
S’il est fait usage de technique non courante (sans référentiel ou référentiel non reconnu par l’AQC), il convient d’engager la discussion avec les assureurs. Ceux-ci, suivant le matériau, sa destination et le projet, peuvent :
• assurer l’ouvrage sans condition particulière,
• émettre des prescriptions, comme exiger une ATEx ou un avis de chantier d’un contrôleur technique,
• refuser d’assurer le projet.
C’est pourquoi il est impératif d’engager la discussion avec les assureurs le plus tôt possible afin d’anticiper ce type d'aléas. Les experts Apave sont à vos côtés pour vous accompagner dans cette démarche.
-
La temporalité des sinistres varie-t-elle selon le type de matériau utilisé ?
La grande majorité des sinistres en constructions biosourcées intervient pendant la construction, notamment à cause de la sensibilité des matériaux à l'eau. À l'inverse, les sinistres des constructions en matériaux conventionnels apparaissent très souvent après la livraison du bâtiment.
La pérennité des matériaux biosourcés et géosourcés passe obligatoirement par une bonne connaissance du matériau employé, et une sensibilisation concernant le stockage, les protections temporaires, les conditions d’utilisation, le respect des normes et référentiels, …Cela est justement l’un des objectifs du contrôle technique de construction.
-
Quels sont les principaux avantages de construire en biosourcé et en géosourcé ?
Les matériaux biosourcés permettent de réguler les variations de température et d’humidité à l’intérieur des bâtiments. Ils offrent aussi d’excellentes propriétés acoustiques.
• Un confort en été comme en hiver
Issus de ressources naturelles, les matériaux biosourcés offrent une grande qualité d’air intérieur. Les parois biosourcées retardent également les transferts de chaleur à l’intérieur des parois.
Ceci permet d’assurer un confort idéal - quelle que soit la saison - à l’intérieur des bâtiments.
• Des matériaux fiables, validés techniquement
Les matériaux biosourcés répondent aux mêmes standards de qualité que les matériaux conventionnels : ils sont soumis aux mêmes normes et réglementations. Les isolants biosourcés disposent généralement d’avis techniques et possèdent une fiche de déclaration environnementale et sanitaire (FDES), se positionnant favorablement pour la RE 2020.
• Une ressource renouvelable et recyclable
Les matériaux biosourcés et géosourcés sont issus de la biomasse végétale ou animale. Cette matière première est renouvelable et, pour certains matériaux (ouate de cellulose ou coton), est issue du recyclage.
• Une faible empreinte environnementale
Issus de la biomasse végétale, les matériaux biosourcés captent le CO2 de l’atmosphère et le stockent pendant toute la durée de vie du bâtiment.
• Un vaste choix de matériaux allant du gros œuvre à la finition
Les matériaux biosourcés sont adaptés aussi bien en construction neuve qu’en rénovation, et couvrent un large éventail d’applications : constructions en bottes de paille, bétons et mortiers végétaux, matériaux composites à base de bois ou de chanvre, produits d’aménagement intérieur (peintures, revêtements de sols ou muraux, etc.)
-
Quels sont les principaux points de vigilance à respecter lors de l’utilisation de matériaux biosourcés et géosourcés ?
Comme tout matériau, les matériaux biosourcés et géosourcés peuvent présenter des désordres, voire des sinistres s’ils sont mal mis en œuvre.
• Risque incendie. Les matériaux biosourcés sont combustibles, voire facilement inflammables, et ne peuvent être employés sans un traitement spécifique approprié à l’usage des constructions.
• Protection vis-à-vis de l’eau. Les matériaux biosourcés sont très souvent putrescibles. La propagation des moisissures liées à l’humidité peut être rapide et préjudiciable pour garantir la pérennité du matériau.
• Ventilation des ouvrages. De l’humidité et des moisissures peuvent apparaître sur les matériaux biosourcés et géosourcés en raison d’une mauvaise ventilation des locaux.
• Attaque d’insectes et de rongeurs. Certains matériaux biosourcés peuvent subir des attaques de termites, insectes xylophages et autres rongeurs.
Afin d’éviter ces risques, le contrôle technique de construction pour les bâtiments en matériaux biosourcés reste indispensable.
-
Matériaux biosourcés et géosourcés : quelles certifications et labels pour les mettre en avant ?
• Les certifications telles que LEED, BREEAM ou NF HABITAT HQE, garantissent que les bâtiments respectent des normes strictes en termes de consommation d'énergie, d'utilisation de matériaux durables et de gestion des déchets.
• Les labels tels que FSC, PEFC ou Ecocert, assurent une traçabilité et une gestion responsable des ressources utilisées. Le label Bâtiment Biosourcé de Certivéa atteste que tout ou partie d’un bâtiment tertiaire neuf comprend une part importante de matériaux biosourcés et/ou géosourcés. Le label BBCA quant à lui, atteste de l’exemplarité d’un bâtiment en matière d’empreinte carbone.
-
Les matériaux biosourcés et géosourcés assurent-ils un confort d’habitation exceptionnel ?
Grâce à leurs propriétés isolantes, perspirantes et à leurs capacités de déphasage thermique, de nombreux matériaux biosourcés et géosourcés présentent d’excellentes performances, tant sur le plan de l’isolation thermique que sur celui du confort hygrométrique. Leurs capacités en termes d’insonorisation constituent un atout supplémentaire pour le confort des occupants. -
Est-il envisageable d’appliquer une isolation biosourcée en IGH (immeuble de grande hauteur) ?
Tout à fait ! Néanmoins, l’utilisation de matériaux biosourcés en IGH est complexe et nécessite l’intervention d’un contrôleur technique aux compétences spécifiques :
• En ITE (Isolation Thermique par l'Extérieur), il faut justifier de la masse combustible qui doit être inférieure à 130 MJ/m² sauf dérogation de la commission.
• En ITI (Isolation Thermique par l'Intérieur), la charge calorifique doit être limitée et justifiée.
-
L'emploi d'ITE biosourcé est-il envisageable sur des ERP 18 m < h < 28 m ?
La mise en œuvre d’ITE en biosourcés à des hauteurs supérieures à 18 m est envisageable. Toutefois, celle-ci s’avère délicate et doit être anticipée, réfléchie et étudiée avec l’intervention de compétences dédiées, tel un bureau de contrôle :
• L’exposition plus forte aux intempéries, ce qui amène à étudier la résistance des matériaux à ces intempéries et choisir le revêtement de la façade en conséquence.
• Une réglementation incendie plus exigeante (à partir de 18 m), car l’intervention des services de secours est plus difficile. Plus la hauteur du bâtiment augmente, plus la masse combustible globale est élevée, et donc implique des mesures plus contraignantes.